Extrait du journal
Il ne faut point lapider la femme adul tère, ni même lui adresser d'inutiles re proches lorsqu’elle va chercher les joies voluptueuses dans le lit d’un amant. Toute créature peut disposer, à son gré, de son corps ou de son âme. Aucun code, aucune religion n’ont eu la force de nous enlever ce droit suprême. O toi, qui veux savoir les allégresses profondes et neuves, qui espères les trouver aux lèvres ou dans le cœur d'un homme rencontré sur ton chemin, puisque la volonté ou le destin t’y pous sent, va, va, livre ta chair, sois la femme adultère. Car tu seras heureuse, peut-être. Tu trouveras souvent des caresses exquises, des jouissances brûlantes, des bonheurs inouïs, que le mariage ne t'avaient pas révélés. Parfois, hélas ! ce sera aussi la déception affreuse, une sensation atroce de déchéance, de dégoût et de remords, si l’amant fut incapable d’allumer en toi les feux sacrés, qui magnifient l’étreinte, la parent de fleurs et de rayons. L’indulgence de nos esprits, la fai blesse des codes religieux ou mondains ont enlevé à la faute de l'épouse adul tère, la farouche poésie qui autrefois di vinisa la passion de Tristan et d’Yseult, de Françoise de Rimini et de toutes leurs sœurs tragiques. C’est aujourd’hui un geste vulgaire, et sans importance presque : les maris trompés sourient, ferment les yeux, ne se donnent pas même la peine de juger l’infidèle, ju geant sa faute légère, excusable, indifférente Mais voilà justement ce que les fem mes ne veulent plus admettre. Elles se révoltent contre cette indul gence. Il leur déplaît que l’adultère soit en quelque sorte toléré, autorisé. Elles méprisent la justice qui ne punit plus les amants adultères de peines graves. . . Elles conspuent les maris qui ne s in dignent plus guère, et refusent de se pa rer des plumes de l’oreiller avec lequel Othello étouffa Desdemona. Elles renie raient le Christ qui arracha solennelle ment la juive adultère au châtiment lé gal, et le premier donna l’exemple d’une indulgence qu’elles détestent. Car, ce qu’elles aimaient, c’étaient les angoisses, les terreurs, les craintes, les remords, les châtiments même,. Depuis que l’adultère n’est plus qu une banale fornication, il n’intéresse plus guérie leurs âmes tumultueuses. Aussi, quelle morte saison pour tout ce qui constituait les accessoires de ce...
À propos
Fondé fin 1890 par François Mainguy et René Émery, Le Fin de siècle était un journal mondain bihebdomadaire. Lorsqu’il paraît, il sort immédiatement de la masse en vertu de son style badin et de l’érotisme à peine voilé de ses dessins. En 1893, son « bal Fin de siècle » fait scandale à cause de la tenue très légère de certaines de ses convives. Quelques années plus tard, en 1909, le journal devient Le Nouveau Siècle. Il disparaît en 1910.
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