Extrait du journal

Le vieux X..., pour qui la grande noce et les joyeux soupers en cabinet particulier n’ont plus d’attraits — depuis qu’il a la goutte — se distrait comme il peut en allant voir le spectacle des music-halls... Après le spectacle, le vieux X... parcourt de long en large le pro menoir, et se contente de frôler des petites femmes, appuyé au bras d’un jeune homme d’allures très correctes qu’il présente comme son « beau-frère ! » Un beau jour, il‘y a cinq ou six semaines, le vieux X..., en arrivant chez sa protégée Alice *** (une assidue du Casino de Paris) trouva, dans la chambre même d’Alice, un jeune homme en train de... reboutonner ses bottines. Sans s’émouvoir, Alice présenta ainsi le jeune homme : — Mon frère... Et, depuis ce jour, le vieux X..., Alice et le frère d’Alice ne se quittent plus. Us habitent ensemble, mangent à la même table, et c’est naturellement le vieux X... qui fait marcher la maison. Les mauvaises langues affirment bien qu’Alice **e n’a jamais eu de frère, attendu qu’elle est la fille unique d'une honnête blan chisseuse du quartier de la Gare. Mais si I on voulait croire ce que disent les mauvaises langues !... »*• Charles D..., que des amis avaient invité hier soir à dîner, dans un restaurant ultra chic, a éprouvé, en se mettant à table, une surprise bien désagréable Les amis lui avaient joué le mauvais tour d’inviter sa femme, dont il est séparé depuis quelque deux ans. Toutefois, comme Charles D... est, avant tout, un galant homme, il a fait contre fortune bon cœur et s’est montré très poli, presque aimable. Puis, le champagne aidant, il s’est aperçu qu elle était très jolie, sa femme, et le plus sérieusement du monde, il s’est mis à lui faire la cour, laquelle cour fut agréée avec la meilleure grâce. Et, à l’issue du dîner, ils sont partis tous les deux dans la même voiture. Combien cela durera-t-il ? Peut-être tou jours. En tous cas, c’est une vraie luno»de miel qui recommence. Ces rabibocheurs du ménage de Charles D... méritent de voir leur nom passer à la posté...