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Le Français moderne, 1 avril 1949

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Le Français moderne
1 avril 1949


Extrait du journal

Premièrement, il n’est pas exact que l’épithète monosyllabebique soit normalement antéposée ; ex. : un chat noir, un enfant nu, an bâton blanc, le pain cher, une pluie drue, une crue lente, un craquement sec, un grondement sourd, etc. etc. L’épithète monosyllabique suit, ni plus ni moins, la règle énoncée approximativement par M. Cressot lui-même, p. 192 ss. : l’épithète précède son substantive si elle énonce une qualification, surtout une qualification usuelle, banale, attendue pour ainsi dire, et qui ne pose pas de question : un bel enfant, un grand jardin, mon bon ami... ; elle le suit si elle est de nature détermination, distinctive, descriptive. appliquée au substantive en vertu d’une opération de l’esprit relativement consciente : une rue droite (caractérisée comme telle), un arbre sec (donc dans un état non normal), un témoin sàr (qui mérite ce qualificatif), un tapis turc, une robe blanche (appartenance à des catégories)... On peut s’amuser à voir varier l’ordre en même temps qu’on fait varier le concept ; d’une part : un dur martyre, un triste personnage, une/î/ie allusion, ma blonde amie; d’autre part : une voix dure, un visage triste, du fil fin, une femme blonde. Dans chaque cas il est aisé de justifier l’ordre ; si parfois il peut y avoir hésitation sur la construction, c’est qu’il y a hésitation aussi sur la nature du concept, comme je me propose de le montrer dans un article ultérieur....
Le Français Moderne (1933-1951)

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Données de classification
  • cressot