Extrait du journal

M. Picard. Excellent dans l’opposition, médiocre au pouvoir, Picard eût gardé tout son talent, si la France eût conservé l’Empire. 11 avait si bien ce qu’il fallait pour combattre les hommes de 1852, les poursuivre sans trêve, les tourmenter sans relâche, les harceler sans merci, les railler, les persifler, les taquiner, les souffleter, les épuiser, et enfin les jeter, eux et le régime qu’ils avaient fondé, sous le mépris vengeur chu public. Y mettait-il son esprit seulement? Non, il y mettait l’esprit de tout ce qu’il y avait en France d’hommes de raison, de droiture et de goût, indi gnés des folies, des faussetés et des hontes, triom phantes et maîtresses. Picard répétait plus encore qu’il n’inventait ; c’est pour cela qu’il était si riche, pouvait se montrer si prodigue et se trouvait si po pulaire. Il exprima le premier à la tribune du Corps législatif très hardiment et très haut le dégoût que le pays éprouvait pour 52. H y a douze ans — comme cela est loin ! — rue Saint-Guillaume, quand Emile Ollivier, le dos à la...