Extrait du journal
pendit pendant deux heures par scs mains, très-fortement liées ensemble. Il faut abréger le récit révoltant do toutes ces tortures, infligées par des maius savantes, habituées à martyriser les noirs, tortures qui durèrent plusieurs semaines. Poussé à bout par l’invariable douceur que la victime opposait à ses bourreaux, l’officier qui présidait à ce lent supplice fi nit par quitter la place en disant à ses hommes : « Voyez si vous pouvez le for cer à se battre; moi, j’y renonce. » Alors des soldats vinrent lui présenter un fusil, en lui disant qu’il fallait qu’il se décidât à le porter ou à mourir. « C’est aujour d’hui le jour du sabbat, répondit-il d’un air serein, c’est le jour que j’aurais choisi pour rendre mon âme à Dieu. » Enfin, ne sachant plus que faire de lui, après de nouvelles tortures, toujours supportées avec la mê me constance, on finit par le mener au colonel qui, par pitié pour lui, l’envoya en prison, d’où les instances des Amis fi nirent par le faire sortir, et il fut renvoyé à sa famille. Les mêmes historiens racontent qu’un autre Ami, arrivé au camp, refusa aussi de porter les armes. Le premier châtiment qu’on luiîofligea fut d’être privé de som meil pendant deux nuits. Puis, a près l’avoir, pendant une semaine, soumis tous les jours au supplice du bucking, on le sus pendit par les deux pouces pendant une heure et demie. Toujours ferme dans son refus, il fut traduit devant une cour martiale et condamné â être fusillé. Déjà les soldats étaient en ligne pour exécuter la sentence, quand on l’entendit prononcer tout haut les paroles du Sauveur : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font! » En entendant ces paroles, à la vue de tant de résignation, les soldats furent émus, les fusils s’abaissèrent et on le ra mena dans sa prison. Mais si l’âme était forte, le corps ne l’était pas assez pour résister à ces cruelles épreuves. Transpor té à l’hôpital, il y languit quelque temps, et l’heure de la délivrance vint enfin pour lui. Ces faits et des faits analogues sont ci tés nar les quakers qui pensent que, loin d’effrayer les âmes, la connaissance d’une si grande fidélité aux doctrines des t Amis »...
À propos
Lancé en 1868, Le Français était un quotidien à la fois catholique et libéral. Tirant à seulement 4 000 exemplaires, son lectorat est toutefois toujours resté très limité. Absorbé par Le Moniteur universel en 1887, le directeur du Français publie néanmoins quelques numéros en indépendant jusqu'en 1898, afin de conserver la propriété du titre.
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