Extrait du journal

Nous entendons journellement bon nombre de négocions de Marseille, gens fort honorables, sous tous les rapports, se plaindre amèrement de la crise financière qui afflige le pays et de la stagnation des affaires. Celle crise, cette stagnation étaient inévitables; il ne faut pas en faire remonter le blâme au Gouvernement Provisoire, il ne faut pas lui en vouloir de ce que les capitaux se sont retirés de la circulation, de ce que les grands travaux ont été suspendus. Une révolution aussi complète que celle qui vient de passer sur la France, ne peut s'accomplir, sans entraver, pendant un temps plus ou moins long, le commerce et l’industrie. Il en a toujours été ainsi, il en sera toujours de même; c’est là une loi commune à toutes les commotions politiques, c'est là une conséquence nécessaire, inévitable, indispensable. Après un revirement le crédit doit être ébranlé. Mais quand l’ordre s’est rétabli, quand les pouvoirs fonctionnent, quand des garanties certaines de tranquillité, de modération, de conciliation ont été données et acceptées, il est du devoir de tout bon citoyen de contribuer pour sa part au rétablissement de la confiance en affaires, à l’affermissement du crédit....