Extrait du journal
Qu'attendons-nous d'elle ? V En présence de l'appel imprévu de l'Allemagne et de ses menaces de paix, le peuJle français tout entier, tous les peuples alliés, par leur sang-froid et leur clairvoyance, ont devancé la réponse de leurs gouvernements et leur ont tracé la méthode que leur commandaient tout à la fois la véritable notion de leur devoir et le souci do leur honneur. Ils n'ont pas même voulu savoir ce qui se «cachait derrière cet appel. Pas un instant ils ̃n'ont cru qu'il fût dicté par un el intérêt de l'humanité, et pas davantage ils ne se sont arirêtés h l'idée que la faim a été l'unique conseillère de cette soudaine tentative. Ils savent bien ,que de pareilles tractations ne peut sorti une .paix apportant ce que la réponse officielle des gouvernements alliés appelle les sanctions;` les réparations, les garanties. (Pas un instant les Français, des tranchées ou de l'arrière,, n'ont voulu tenir compte des conséquences du refus qu'ils entendaient spontanément dicter à leurs gouvernements Ces conséquences, il est facile de les prévoir. Il n'est pas douteux, en effet, que pareil au sanglier qui, avant d'être forcé, cherche à découdre meutes et chasseurs, l'Allemand. sentant qu'il lui faut désormais vaintre pour ne pas mourir, tuer pour ne pas être anéanti, va intensifier ses moyens de destruction, multiplier ses engins de mort, développer sa flotte sous-marine, organiser de façon de plus en plus 'scientifique la guerre de massacre et de dévastation. Pas un Français n'en doute, et devant cette certitude pas un Français n'a fléchi. Et, puisque notis avons regardé en face ce péril, l'année 1917 n'a donc rien à réclamer de nqgs, sinon que nous soyons supérieurs aux déceptions qui peuvent encore nous être réservées, égaux à la bonne- fortune qui ne peut manquer d'être enfin .notre récompense. Ce que nous attendons, .nous, de l'année 1917, c'est qu'elle offre aux vertus qui sont en nous, comme le fond même de notre nature et le caractère de notre race, des occasions de se manifester .au grand jour et. de se réaliser pleinement. Un- peuple, pas plus qu'un homme, n'est ni infaillible, ni universel, ni génial à toutes les heures et dans tous les cas. Le bonheur consiste dans- la conjuration des aptitudes et des circonstances. Pendant deux ans, nous nous sommes adaptés à une guerre d'endurance et de -stabilisation. où nos qualités naturelles avaient bien peu ti se montrer. Une ère différente va. commencer. Sans doute, le temps n'est plus aux magnifiques improvisations de la furia francese. Mais comme il est (indispensable que nous refoulions les Allemands pour obtenir la paix dans la victoire, il faudra, de toute nécessité, au coursée, l'année qui vient, réveiller en nous les d
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
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