Extrait du journal

Il y a là une illusion, et par conséquent un péril; mais ce qui est, à mon sens, beaucoup plus grave, c'est la faute de goût oui se cache, sous cette enflure des mots, c'est ce diapason ridicule de la flat terie, qui ne saura bientôt plus où s'arrê ter; c'est cet insupportable verbiage du laquais italien qui ne peut pas offrir ses services à un homme sans; l'appeler mon prince ou mon roi. . Restons nous-mêmes, pour l'amour de Dieu. Gardons cette parfaite et exquise mesure de l'esprit français, ce ton, ce tour, cette exacte et délicate appropria tion de l'éloge et du blâme, cette critique d'une si rare justesse, qui, en laissant aux mots et aux sentiments toute leur valeur, faisaient pour ainsi dire partie de notre caractère et de notre originalité. Nous le perdons peu à peu, ce trait si particulier, si. distinctif, et cela va loin. Nous commençons à parler faux, nous haussons la note ; au lieu d'estime, nous disons admiration, et, au lieu d'admira tion, enthousiasme. La langue périt par là. Lorsque, déplo rant les malheurs de cette noble langue française, JVfusset s'écriait :...