Extrait du journal
V Titre et 'dédicace disent à eux seuls que l'ouvrage est consacré à la gloire de ceux qui, dans notre armée, risquent tous les jours leur vie au milieu des airs pour conserver le premier rang à notre pays, dans cette nouvelle arme qui donnera à celui qui l'aura conquis définitivement, la victoire finale lorsqu'aura sonné l'heure décisive Une Aile brisée est dédiée à M. Louis Thierry de Ville d'Avray, lieutenant aviateur, mort en service commandée le 19 avril 1912. Dans ce livre, monument élevé à la mémoire de son infortuné cousin, M. AlbertEmile Sorel fait la psychologie des aviatours il nous montre leur énergie, leur volonté, leurs joies aussi, leur ivresse de l'air, leur enthousiasme pour leur métier. Qu'on le comprend bien cet enthousiasme quand on lit M. Albert-Emile Sorel Quelle émotion, quelle intensité de vie il y a dans ses descriptions des « chevauchées dans l'azur » Qu'on en juge « Robert leva les yeux dans le ciel bleu, qu'argentait l'évaporation de l'onde, porté par le soleil au-dessus de la mer, un aéroplane virait dans la lumière et piquait droit sur la plage. La libellule approche, les ailes rigides, les reins tendus. Elle passe à trois cents mètres au-dessus des têtes. C'est un merveilleux et gigantesque insecte il file, il étincelle on le dirait vêtu d'un corselet d'écaillés argentées il est fier, il est orgueilleux et menaçant. Nul ne distingue le cavalier audacieux qui le chevauche dans l'azur et le maîtrise. On devine tout juste un point entre les .ailes c'est le cerveau du monstre, c'est l'homme qui le dompte. » Remarquons que toutes les questions soulevées par l'invention de l'incomparable instrument que la plume de NI. Albert-Emile Sorel j a su animer avec une telle maestria, questions si importantes, si terribles même pour l'avenir du pays, sont traitées dans ce livre. Mais l'auteur nous les expose dans un roman, un délicieux roman, écrit avec une telle grâce, une telle délicatesse de sentiment, une telle chaleur de cœur, que jamais la gravité du sujet ne vient alourdir le récit qui reste toujours aussi captivant d'un bout à l'autre....
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
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