Extrait du journal

NORODON Le palais tle Phnum-Penh s'élève à quelque distance de la rivière. C'est, sur un espace immense, coupé de cours intérieures et de jardins, un amas de constructions bizarres où se mêlent tous les styles du Cambodge et du Siam. Ici, un sorte de minaret monte dans le ciel avec "TPêtranges peinturlurages là éclate un toit doré que termine, comme une girouette, la dent d'éléphant bouddhique. Des corps de bâtiments en brique, d'aspect sale, mal tenus et mornes, s'allongent, font des angles brusques, se contournent se rejoignent, se séparent, reliés ensuite par des hangars bas, construits en bambou et en rotin. L'inégalité de ces bâtisses et leur délabrement donnent au voyageur l'impression désolée d'une vieille usine d'Europe qui, depuis longtemps, aurait été abandonnée. Pendant le jour, un silence de mort enveloppe le palais, et l'on n'entend rien que le barissement des éléphants, et l'on n'aperçoit rien de vivant qu'un aigle qui passe lentement dans l'air embrasé, et le balbuzard qui, les ailes étendues, immobile, plane au-dessus des fosses où pourrissent les cadavres....