Extrait du journal

Je ne veux pas faire ici un parallèle S la Vieille mode. Les trois hommes dont on vient de relire les noms étaient fort différents l'un de l'autre. Brunetière jugeait quelquefois Gebhart bien « fantasque ». Gebhart, de son côté, trouvait que Brunetière manquait un peu de cette fantaisie ailée, souriante, buissonnante, que lui aimait tant et qui lui réussissait si bien. Entre les deux, Sorel pouvait combler les distances.:Il avait la méthode constructive et la vigueur nécessaire pour asseoir, pour consolider, pour achever un mouvement. En même temps, il avait l'ironie douce, il cultivait le roman et la nouvelle, sans parler des vers qu'il récitait dans l'intimité, et de ses incomparables parodies de la Légende des Siècles. De leur vie et de leur carrière, je n'entends Tien dire d'ailleurs tout a été dit mais il me semble que la mort de chacun des trois est présentement bien digne d'être méditée, je dis iput de suite pourquoi. Ils pouvaient trouver, ils ont trouvé certes des raisons de croire à la vérité qui venait peu à peu consoler leurs derniers jours. Rien ne me paraît cependant les avoir plus invités à un certain genre de réflexion que la vue de la folle, de la lourde, de la ruineuse politique qui s'attaquait à cette vérité. Qu'on me pardonne la comparaison (je ne crois pas d'ailleurs que les grands mystiques l'eussent, désavouée tel un homme de cœur qui, voyant une femme innocente maltraitée par un brutal, s'approche d'elle, la défend, l'interroge, fait plus ample connaissance avec, elle, puis, finalement, l'épouse et s'en trouve parfaitement bien....