Extrait du journal

Je sais bien, me dit-H, qu'on nous reproche d'avoir l'air d'accepter trop les événements. Après la guerre, tous ceux qui .pouvaient sont partis. Quelque sacrifice que ce départait pu coûter à beaucoup, c'était facile: la tâche incombait à.ceux qui restaient. Mais pour ceux-là qu'a fait la France? Quel encouragement? '1 Quelle preuve leur a-t-elie donné d'intérêt et de souvenir? Hé)as après le premier choc, la première douleur et ce qu'on a appelé la crise patriotique, nous avons tous bien compris que ce n'était et ne pouvait être pour longtemps que l'abandon. Je ne récrimine point. La France a suivi ~d'autres destinées, d'autres ambitions elle a eu une autre conception de sa puissance, de son rôle. H n'appartient pas à un Français d'ici de la blâmer, même à travers des regrets. )) Mais, tandis que les espoirs étaient déçus, que lés années passent, l'œuvre allemande s'est scellée vous ne pouvez vous imaginer ce que s'est dépensé de brutalité et de coquetterie à la fois pour sa réussite. Si l'empereur d'Allemagne n'a plus mis tes pieds à Munich, depuis ce ~fameux jour où il se brouilla avec la Bavière en écrivant sur le livre jd'or de la ville qu'il brise ceux~ qui ne l'aiment pas, tout en se sachant peu aimé ici, il a prodigué les attentions, les institutions dont une cite est toujours nère, les embellissements qui la flattent....