Extrait du journal

C'est hier 2 juin que le pavillon des Princes a reçu quelques-uns des nouveaux locataires que le tribunal correctionnel a jugé bon d'y envoyer. C'est M. Léon Ctadel qui commence la série avec les rédacteurs et gérant des Droits,.de l'Homme. Il y a près d'un an que le bâtiment affecté aux détenus pour délits de presse, à SaintePélagie, était inoccupé. Le dernier habitant l'a quitté le 22 août dernier. On a profité de cette circonstance pour approprier les six cellules de ce pavillon. Une escouade de détenus a badigeonné les murs, effacé les inscriptions, bouché les noms gravés dans les murailles. Ce sont donc des logements « fraîchement décorés » que la justice républicaine a donnés à bail à ceux qu'elle, a frappés. Mv Léon Cladel occupe la cellule n° 2. Elle est située au second étage, avec deux grandes fenêtres donnant sur une cour où se trouve la cuisine et d'où on aperçoit l'hô i pital et la rue de la Pitié. C'est une grande et vaste pièce avec une cheminée, .lacquot de Mirecourt, qui y fut écroué en 1858, l'a vait fait aménager avec tapis, tentures, meubles'du plus grand luxé. Transformant sa cellule en salon, il avait fait, construire, un petit cabinet vitré près de la porte d'en trée. Ce cabinet est resté depuis ; le lit, placé dans l'encoignure, semble ainsi faire alcôve,...