Extrait du journal
•** Ici, qu'on me permette de parler un instant de moi-même, et d'examiner ma conscience. Regar der en soi, avec sincérité, est encore la meilleure façon que nous ayons trouvée de voir clair dans les autres ; nous ne devinons nos semblables qu'à travers nous. Nos vœux, nos péchés, nos fautes, nos besoins nous aident mieux que tout à comprendre les vœux secrets ét les péchés d'autrui, et c'est en analysant notre mal que nous arrivons à connaî tre le mal dont peuvent souffrir nos contempo rains et nos frères. Or, je le confesse :il y a dix ans, la pensée ne me serait point venue d'étudier un semblable héros, pour le présenter àla scène. Je ne serais pas allé à lui, parce que je n'avais pas besoin de lui. Notre égoïsme ne se tourne que vers les for ces capables de nous être utiles, et je me croyais assez fort pour ne demander de la force à per sonne. - Bi, d'aventure, j'avais rimé quelque poème en 1 honneur du belliqueux marin, je l'aurais conçu intraitable et violent, comme j'étais moi-même, distribuant ou recevant des coups, par le besoin de se battre, parce que j'avais alors1 le besoin des batailles. Mais l'homme change et l'esprit évolue au cours des événements. Le grand philosophe anglais, David Hume, a dit : « Notre ànie est une succession de percep tions, un flux rapide, un mouvement perpétuel. » Les émotions que nous recevons de la vie, et les années qui vont, ne modifient pas toujours 1 essence de notre âme et la nature de nos forces, mais le plus souvent elles changent l'usage que nous faisons de ces forces et la direction que nous leur imprimons. Ceux que Carlisle appelle les « Héros », figures surhumaines, échappent seuls a l'influence des jours et restent immua bles ; le commun des hommes fait sa route ici bas en suivant la marche du monde, et ce qui se passe autour de nous se reflète au fond de nous, jusqu'à transformer la conception première que nous avions" de nos devoirs et de nos droits. Or, ma patrie qui s'agite autour de moi, si fié vreusement depuis quelques années, a fait de moi un être que naguère je ne soupçonnais pas en moi, que je ne prévoyais pas en mon avenir, et qui est né, et qui ne veut plus ce qu'il voulait, et qui veut ce qu'il ne croyait pas être appelé à vouloir, èt qui le yeut infiniment ! ** i...
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
En savoir plus Données de classification - de lubersac
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