Extrait du journal

Bien que ni les candidats ni les comités ne se soient fait faute d'allonger les programmes, il y a eu cependant des questions oubliées. Au premier rang de ces omissions, je placerais la représentation des minorités. Il ne me semble pas que personne s'en soit préoccupé. Ce n est sans doute pas le moyen de plaira à la majorité que de l'engager à faire aux vaincus leur part. D'ailleurs, tant que l'opposition sera hostile au principe même du gouvernement, on ne pourra s'empêcher de la traiter en ennemie. On lui refuse l'accès de toutes les commissions; on finira sans doute par l'exclure absolument du bureau; on la tient à l'écart autant que le permettent les lois et les règlements. D'ailleurs, elle perd chaque jour du terrain dans les élections, et l'on peut prévoir le momeut où la coalition monarchique aura presque entièrement cessé d'être représentée dans notre Parlement. C'est alors qu'on pourra mettre sur le tapis le droit dés minorités. En attendant, il appartient aux publicistes d'agiter ce problème, que Stuart Mill regardait comme le plus important de tous ceux que soulève le régime représentatif. Il y a des réformes qu'on ne saurait réclamer trop tôt, même pour ne les obtenir que tard, et-j'essaierai de prouver que celle-ci est plus urgente qu'on ne croit....