Extrait du journal

Ce pauvre marquis de Lauzières-Thémines, qui vient de mourir, était, je le crois bien, le dernier survivant de l'école des critiques italianistes. Je l'avais con~u, en des temps fort lointains, au théâtre Ventadour, où il apportait une physionomie constamment rayonnante et 'des enthousiasmes toujours renouvelés. Un soir que l'on donnait un très mauvais opéra de Flotow, intitulé, si je ne !me trompe, .M~KMM~ï~ce, je me ~souviens qu'il m'aborda tout net en me disant « Vous faites une campagne dangereuse et vous la faites avec courage et avec bonne foi, mais elle tournera contre vous. Votre Wagner aurait pu faire de la j musique, s'il avait voulu. Malheureusement~il n'a pas voulu. C'est un artiste sans principe. Il n'y a qu'un principe en musique: la mélodie vocale, indépendante de la symphonie, a Comme je ne pouvais m'empêcher de sourire, l'excellent homme me prit brusquement par le bras, et je vis, en évoluant, un homme grave, à longue barbe, assis sur une banquette du foyer....