Extrait du journal

Sans que l'on s'en doute, l'armée coloniale que l'on est en train de créer porte dans ses gibernes les destinées de la patrie. Elle pose et elle résoudra la question de notre hégémonie en Europe, tout au moins du rang que nous avons le droit d'y occuper, ou celle de notre abdication continentale. C'est ce.dont ne semblent s'être aperçus ni la Commission qui a rédigé le projet de loi instituant cette armée, ni le gouvernement d'oisillons qui Fa fait sien. Le moindre raisonnement met en évidence les deux termes du dilemme. De deux choses l'une ou l'armée coloniale deviendra une des parties, un des rouages de ce tout qui s'appelle l'armée française, et alors celle-ci sera d'autant moins résistante que sa base aura été plus élargie ou bien <:He sera une machine de défense homogène, complète, spécialisée, localisée, et alors cette même armée française demeurera un des plus formidables porte-respects du monde européen. Que l'on se ngure une armée coloniale, telle que. celte que l'on nous prépare, à cadres mobiles d'officiers et de sous-ofuciers; ceux de Verdun ou de Belfort tout à coup envoyés à Hanoi ou à Dakar, les colonels, les généraux surtout, à vingt ou trente jours de la frontière de l'Est ou de celle du Sud-Est!...