Extrait du journal
Une très grande, une très noble j figure de la monarchie espagnole brusquement disparaît. La Reine Marie(Christine est morte dans la nuit d'hier, ;emportée par une crise du cœur. Bien que sa santé,. en ces dernières [années,, se fut, avec l'âge, ressentie des épreuves que les tourmentes de l'Histoire lui avaient infligées, la flamme qui brûlait dans son corps affaibli était demeurée si vivace que nul ne voulait prévoir: un tel dénouement. Elle donnait encore le spectacle d'une activité infatigable et l'exemple d'une énergie rare. Elle était toujours pour la famille royale, pour la Cour, pour le peuple, la Reine et la Mère, car ce double. rôle, dans [des circonstances souvent émouvantes, parfois tragiques, elle l'avait exercé avec ,un tact infini, un prestige incomparable. ,Ni son éducation ni ses goûts ne Pavaient pourtant préparée à la mission solennelle et délicate que lui réservait le cestin. Archiduchesse d'Autriche, elle s'était volontairement réfugiée dans une communauté de dames nobles de Prague, dont £lle- était .abbess*^ heureuse de jvivre à l'écart de toutes les cérémonies ce la Cour et de toutes les intrigues du monde, lorsque le roi Alphonse XII vint 1y chercher, en novembre 1879, pour en faire la Reine d'Espagne. Il l'avait rencontrée, un matin d'avril à Arcachon, où elle séjournait avec sa mère l'archiduëhesse Elisabeth. Le Roi portait encore \p deuil de .la. petite reine Mercédès, cette princesse de. féerie qu'il avait si tendrement aimée. Quand i lpénétra dans le salon dé. l'archiduchesse Elisabeth, le premier objet., qui frappa son regard l-ut' le portrait de Mercedes que, dans ,une pensée délicate, la jeune princesse avait, placé' sur son .guéridon. Il en fut touché ils parlèrent d'elle. MarieChristine -fut. la consolatrice d'une grande douleur en voulant panser ce cœur blessé, elle donna le sien. Et ce fut ensuite, pendant six ans, l'idylle heureuse et grave:...
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
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