Extrait du journal

Quand l'auteur dramatique, qui ose aborder ce .travail~! complexe du drame historique, s'est appliqué à restituer aussi fidèlement que possible lés faits, les .caractères, les mœurs du passé qu'il a la prétention de .faire revivre –"quand il a cherché dans le choc des caractères et le jeu des passions toutes les situations dramatiques que le sujet lui semble comporter, et y a mis toute la conscience.tout le talent dontil dispose; quand il en a fini dé sa double besogne, d'histprieh et de dramaturge, pourquoi ne s'efforcerait-il pas de compléter son œuvre en reconstituant le milieu où l'action s'agite? Si la logique de majable, d'accord avoir l'histoire, me conduit devant cette loge impériale qui vit éclater la révolte de &33, pourquoi ne pas la Bgurer aussi exactement que le permettront les documents dont je dispose? Cet éflort est-il donc indigne d'un écrivain ? N'est-i! pas littéraire aussi, en tant que travail d'érudition ? '–Pourquoi,;après s'être appliqué à faire vrai, ne pas s'efforcer à faire exact? L'exactitude du milieu nùira-t-elle à la sévérité, des caractères ? y Justinien sera-t-il moins lâche, moins :bigot, moins cruel pour s'agiter dans un décor vraiment byzantin'? Théodora sera-t-elle moins passionnée et moins énergique .pour ~être vêtue selon les convenances de ses mœurs et de son rang ? N'est-il pas évident, au contraire, que les caractères auront plus de relief, dans leur milieu naturel que l'action sera plus vraisemblable, l'illusion plus vive et par suite l'intérêt plus grand ? Je vois bien ce que le drame y gagne, je ne vois pas ce qu'il y perd....