Extrait du journal

Les montreurs de tableaux vivants, dont présentement les salles d'exposition ne désemplissent pas, ont eu, à la fin du dernier siècle, deux précurseurs M. de Chirac et Jules Roques, dont le souvenir gît encore au fond de quelques mémoires. M. de Chirac « était un type dans le genre de Molière », puisqu'il composait des pièces dont il était le principal interprète. Cet auteur^acteur avait pris l'enseigne du « Théâtre réaliste » qu'il accrochait tantôt au fronton d'une salle tantôt au fronton d'une autre. Le plus souvent, malgré tous ses efforts pour être scandaleux, « ses oeuvres- » tombaient à plat et ses premières n'avaient pas de secondes. Un jour enfin, Chirac frôla la gloire de turpitude après laquelle il s'évertuait. Dans la salle de l'Alcazar du boulevard Poissonnière, l'ancienne salle de Thérésa, il avait intercalé un jeu de scène mimé que Catulle Mendiés lui..même lui-même ̃yr trouva trop expressif. La préfecture de police ayant partagé cet avis autorisé, défense fut faite à M. de Chirac de renouveler en une deuxième soirée les ébats auxquels lui et sa partenaire s'étaient livrés en la première. A remarquer qu'en ce temps-là le préfet de police usait d'un droit que ses successeurs possèdent toujours, mais qu'ils ont laissé tomber en désuétude, pourquoi ?...