Extrait du journal
Vous vous souvenez de ce petit compli- v ment de dix ou douze mots adressé, l'autre semaine, par un grand-duc de Russie à Mme Billot, iemmè de l'ambassadeur de -France près le Quirinal. C'était à la un d'un grand diner de gala, qui avait réuni tous les souverains étrangers et leurs représentants pour célébrer les noces d'argent du roi Humbert et de la reine Marguerite. L'empereur d'Allemagne venait de prononcer un véritable discours qui lui faisait la part un peu trop belte dans ces fêtes. A l'en croire, il ne pouvait y avoir et il n'y avait autour de la table royale que des Allemands et des Italiens, et les auditeurs étaient en train de se rasseoir, lorsque le grand-duc Vladimir de Russie, placé a. côté de l'ambassadrice de France, approcha son verre du sien, en lui disant avec beaucoup de courtoisie: « Et moi, madame, je bois sans phrase et de tout cœur à la prospérité de votre pays t !) On raconte que Mme Billot ne comprit pas tout d'abord la haute portée politique de ces paroles mais elles avaient été entendues par une partie de l'assistance, qui y vit immédiatement une manifestation amicale pour la France dans une réunion qui n'en comportait pas, d'après son programme initial. L'auteur du petit toast, qui a eu un retentissement si profond dans notre pays, Tt'est rien moins, en effet, que le frère :Ïe l'empereur de Russie. Dans la circonstance, ce n'était pas seulement un grand-duc en voyage, mais un grand-duc <~n mission diplomatique extraordinaire et, par conséquent, un personnage muni d'instructions et obligé de mesurer ses actes. On est donc fondé à croire qu'il'ne s'est livré ni pendant le banquet du Quirinal ni pendant la durée de son séjour à ~ome, & aucune improvisation, et que c'est avec l'assentiment, sinon d'après les ordres de son souverain, qu'il n'a laissé échapper aucune occasion de témoigner à la France les plus vives sympathies. Malheureusement le grand-duc Vladimir, qui s'était fait annoncer à Pa~is, a changé son itinéraire, et rentre par une autre voie à Pétersbourg....
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
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