Extrait du journal

funèbres, vaudevilliste émérite la plupart du temps, doit réunir dans ses articles nécrologiques tous les accessoires d'un convoi de première classe : périodes caparaçonnées de noir, empanachées d'épithètes d’une blancheur éclatante et conduites à grandes guides par un gros exorde poudré, pomponné et galonné d'adjectifs sur toutes les coutures ; style sévère, disposé en tentures, écussonné aux qualités du défunt et constellé do points d'exclamation en guise de larmes d argent; corbillard-panégyrique où le cadavre repose, dans un triple cercueil de louanges, embaumé par le procédé-Hyperbole; double Ule de réflexions, crêpe au bras, mitre en tête, chape à l’épaule, psalmodiant les regrets, les rétractations, les palinodies. Rien n’y manque et tout dessert. Une petite phrase, habillée en pleureuse, précède ordinairement le cortège des périodes. Si le collaborateur appartient à l’Ècole du bon sens, cette phrase affecte le caractère grave et poncif; elle dit tout simplement, par idem-...