Extrait du journal

rection nous sommes accoutumés de nous plaindre des directeurs. Ce sont des satrapes, s'ils réussissent ce sont dés satrapes-nigauds en d'autres temps. Nous ne regardons que les heureux de ce monde les Quinson, les Franck, les Bernstein, les Maurey nous ne voyons pas les autres, qui se débattent et qui finissent par succomber, sans gloire. Il faut posséder une âme bardée d'un triple airain pour entreprendre à notre époque le métier de directeur le prix 'de tout augmente artistes, décors, publicité, tout est hors de prix le directeur a augmenté le prix des places officiellement, mais, officieusement, il a consenti des réductions sous forme d'abonnement. C'est, -à proprement parler, le théâtre en soldes 1 Le billet à droits avilit la marchandise vous verrez deux spectateurs, dont l'un paiera 35 francs ce que l'autre paiera 18 francs. On spécule sur la libéralité de l'ignorant. Mais le billet à droits remplit les salles. Eussent-ils recours à cet expédient, les directeurs joignent à peine les .deux bouts ils se contentent d'un benéîice ridicule, empoisonné par mille soucis. Toutefois, ils font figure de Crésus a En gagnent-ils de l'argent 1 » On ;ne voit pas ce qu'ils perdent quand ils perdent. Le lancement de la moindre pièce dans le moindre des établissements exige une mise de fonds considérable le succès rapporte du dix pour cent, au maximum le four se traduit par une perte de cinquante pour cent un métier de casse-cou. Pour trois malins qui s'enrichissent provisoirement, ,vous compterez vingt malheureux qui se ruinent. Les 4 0/0 que le conseil municipal veut exiger représentent la rémunération d'une profession où le professionnel risque ses capitaux et sa santé un directeur ne résiste pas aux fatigues de son métier....