Extrait du journal
On a dit que l'empereur Guillaume avait résolu d'aller cette année dans le pays de sa grand'mère ponr étudier sur le vif les élections anglaises. Nous ignorons si le jeune souverain a renoncé à ce déplacement. En tout cas, il ne sera pas arrivé à temps pour voir M. Gladstone à moitié éborgné par une croûte de pain, ni M. O'Brien assommé à demi à coups de gourdin. Il aura laissé échapper ain~i une part des impressions pittoresques qu'il avait pu se promettre de rapporter à.Berlin. Mais que l'empereur Guillaume aille ou n'aille pas cette année en Angleterre, l'idée qu'il a eue de s'y rendre est venue en même temps à quelques-uns de nos compatriotes, qui l'ont mise à exécutioa. J'en sais qui, depuis quelques jours, se portent successivement sur telle ou telle circonscription delà vieille Angleterre on sait que, là-bas, les collèges ne sont pas convoqués le même jour comme chez nous au moment le pïus beau de l'eitervescence électorale. Tous se déclarent passionnément intéressés par un spectacle si nouveau, même pour des Français qui n'ont pas à se faire traduire le mot « poil x ni à S'expliquer la signification historique du terme « bourg pourri ?. Le sentiment général qui se dégage de ces observations sur place est d'abord tout ce qu'il y a de moins flatteur pour la perfide Albion. Rien de moins imposant que la mise en scène ou, si l'on aime mieux, la mise en œuvre de l'élection, Le candidat a toujours affaire aux mêmes rustres qu'au temps d'Olivier Cromwell. L'autre jour, Stanley, l'explorateur dont on peut contester les sentiments d'humanité, mais non l'audace géniale, se faisait octroyer, en pleine réunion électorale, cette gentillesse goguenarde « Combien de nègres avez-vous tués au juste? s Et encore cela c'était de l'MMMM~,et,par conséquent, presque de la courtoisie, auprès des hurlements bestiaux, des menaces suivies d'effet qui ont accueilli, l'autre semaine, un candidat tel que M. Gladstone, cette gloire du pays le plus fier qui soit de ses hommes illustres, saut en temps d'élection....
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
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