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Le Gaulois, 10 décembre 1912

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Le Gaulois
10 décembre 1912


Extrait du journal

Te n'ai jamais, pour ma part, supporté sans Quelque peine l'hiver parisien. Il a pourtant ses fervents qui vantent ses agréments et ses mérites et lui reconnaissent, à tout le moins, une ordinaire douceur de température.qui fait que l'on Ine s'aperçoit pas trop de sa présence. Il est vrai, en effet, qu'à Paris la saison hivernale n'a rien :de particulièrement rigoureux. Elle est plutôt, d'habitude, faite de pluie que de gel, et l'on n'y souffre guère des âpres morsures du véritable ¡froid. On l'y ressent juste assez pour qu'il permette à nos élégantes le luxe barbare et délicieux des fourrures et pour qu'il nous laisse apprécier le confort de nos demeures modernes, bien closes, bien chauffées et bien éclairées. C'est ce contraste entre l'intempérie relative au dehors et la bonne entente de nos intérieurs que goûtent ustement les fidèles de l'hiver parisien. Plus la rue est sale et boueuse, plus le ciel est gris et morne, plus nous sommes sensibles aux plaisirs de l'intimité et du bien-être. C'est à ces heures que nous préférons l'abri que nous offrent nos maisons et qu'il prend tout son charme. C'est alors que les objets familiers dont nous les avons ornées, chacun selon nos moyens, nous semblent particulièrement précieux. Lorque nous avons subi quelque averse et quelque rafale, que nous avons suffisamment bravé le vent et le verglas, au retour, notre demeure nous accueille d'un air avenant let nous y rentrons avec une joie satisfaite à laquelle nous ne nous attendions peut-être pas. Cette charmante surprise est un des bienfaits de l'hiver et je n'aurai pas l'injustice de n'en point convenir. Comme tout autre, j'éprouve alors le plaisir du chez soi, c'est-à-dire de se retrouver dans un décor préparé par nos soins pour nous faire l'accueil que nous souhaitons. A ce moment nous nous rendons compte que les petits sacrifices accomplis pour aménager le'plu-s agréablement possible notre logis n'ont pas été vains. En effet, ne voici-t-il pas que tels objets qui nous étaient auparavant assez indifférents, nous deviennent soudain amicaux et sympathiques. Une vie nouvelle les anime. Ils nous appellent et nous font signe. Ils nous invitent à ne les plus quitter imprudemment, à ne nous plus hasarder sans raison au dehors, à jouir de leur silencieuse et bienveillante compagnie....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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