Extrait du journal

Dimanche. prochain, 18 mai, 8, place Vendôme, une exposition des plus rares et des plus curieuses par la qualité des. exposées et par celle des exposantes. Celles-ci, en effet, appartiennent ir un rang que l'on n'a guère couturne de quitter pour s'adresser aux suffrages du public. Elles forment la fleur de l'aristocratie de l'Europe alliée elles sont des altesses royales, parfois des souveraines, et il. n'est pas, d'ordinaire, donné à tout le monde de pénétrer leurs pensées intimes, de surprendre le tour de leur esprit, leur mentalité personnelle ou l'expression des talents dans lesquels souvent elles peuvent exceller. Or, voilà justement à quoi nous sommes conviés, place Vendôme. Voilà a quoi elles ont consenti. Vous en êtes bien étonnés. Vous voulez savoir le motif qui a poussé des femmes d'un rang si haut et si fermé, a lever sur leurs âmes un coin du voile, à livrer au public à son admiration, oui, mais aussi à ses critiques 'leurs idées, leurs sentiments, leur .essais artistiques. Beaucoup possédaient la sûreté de marin des professionnelles, mais certains objectaient qu'elles n'avaient jamais tenu pinceau ou crayon qu'en s'amusant. e.t il no pouvait y avoir dans leur acte ni va-niié, ai désir d'exhibition.- Il a fallu, pour qu'elles se prêtassent à ce qu'on demandait d'elles, un grand mouvement de leur Coeur, qui, en effet, d'emblée, les a toutes déterminées. Il a fallu et il a suffi qu'on leur dise. « C'est en faveur du pays' qui vous est le plus cher et'le plus sacré après le vôtre, la 'malheureuse Belgique. Mon idée personnelle est qu'il fallait, en effet, que ce fût pour la Belgique, la nation qui a le plus.ému le cœur des femmes et à laquelle, à moins d'avoir l'âme bardée d'acier des plénipotentiaires, on tre peut plus rien refuser. Je crois qu'aucun autre but n'eût pu les décider. Mais il y a là toute une histoire que je veux vous dire par ,son commencement....