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Le Gaulois, 12 décembre 1912

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Le Gaulois
12 décembre 1912


Extrait du journal

Paire l'éloge du dévouement des femmes de la Croix-Rouge serait œuvre inutile et écrire ici le nom de Mme Lyautey ou celui de Mme Feuillet n'apprendrait rien à personne, car il n'est si humble serviteur de nos armes qui ne connaisse la gracieuse charité de l'une et l'héroïque sacrifice de l'autre. Au Maroc, à Messine, dans les Balkans, c'est toujours cette même Croix-Rouge à trois branches qui est à l'honneur et au péril, et il y aurait à vouloir risquer un compliment le même ridicule qu'à prétendre découvrir des beautés nouvelles dans le Cid. Au surplus, se dévoue qui veut, un peu de courage français suffit à cette tâche. Un cavalier; qui charge certes a son mérite mais dès l'instant où il a été placé dans fe peloton, vous avouerez qu'il n'a plus guère d'autre parti à prendre que de sauver l'étendard. Qu'on me pardonne donc de ne pas entonner l'hymne d'usage à la gloire des grandes vertus que chante la littérature. L'historien raconte les hauts faits et c'est la besogne plus humble -du gazetier de dévoiler pour prendre une expression que le style énervant applique immodérément à tout le dessous du dévouement. Tout le monde sait ce qu'est une infirmière de la Croix-Rouge une femme ou une. jeune fille, le plus souvent riche et heu- ♦ reuse, c'est à peu près la même chose qui, 'de gaieté de cœur, s'en va soigner des blesses inconnus ou des cholériques indigents. Beau métier, direz-vous, admirable vocation où les jette un accès de bravoure, un besoin instinctif de femme d'échapper brusquement à la monotonie des fêtes, des spectacles, des dîners, des conférences et des thés. Elles vont au dan- ger et veulent goûter de la souffrance, parce qu'en notre temps de curiosité il faut vivre la ¡vie complète et avoir tout connu, quitte à racheter par une bonne volonté soumise 1 excès 'de son zèle. Je n'avais jamais cru cela, mais :je l'avais entendu dire. Elles s'enrôlent et deviennent soldats sous le feu ? Non pas, leur cas (est plus grave, car leur dévouement est instruit et leur vaillance préméditée....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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