Extrait du journal

* * Est-ce la vivre ? Je ne disconviens pas qu'un talent authentique ne puisse s'appliquer à ces calembredaines. Mais est-ce là vivre ? Convient-il de chercher là un spécimen de vie authentique et surtout supérieure ? Pour en revenir à Napoléon, vivait-il moins, au moment dé la charge décisive sur le centre en nemi à Auslerlitz, que Marcel Proust dans ses reviviscences de maisons lou ches ? On suppose, peut-être à tort, que Napoléon n'avait de ses actes qu'une conscience faible ou peu littéraire ? En est-on bien sûr ? Vivre, est-ce se mal porter exprès, à la façon de ces détra qués à la recherche éperdue d'un son, d'une couleur, d'une voix ? On dira sans doute que tout est af faire de dosage, d'espèce. On dira qu'il y a plusieurs maisons, et vastes, dans le royaume légitime de la vie. On aura raison. Et aussi bien ce que je fais là, c'est un procès de tendances. Mais, au fond, les procès de tendances sont les seuls sérieux. Il s'agit de prémunir et de deviner. Celui gui pose un garde-fou, .qui établit une digue, qui prescrit une...