Extrait du journal

POUR LES BRUNES Notre confrère Jehan des Ruelles, du ffitf Blas, a prononcé, il y a quelques jours, le pané gyrique des femmes blondes. Je ne saurais trop le féliciter de cette heureuse initiative. Jamais, â mon avis, on n'exaltera assez lef blondes. Pourtant, ces sortes d'éloges ont l'inconvé* nient d'accréditer, dans le public, la regrettable légende qui donne aux blondes la supériorité sur les brunes. C'est dans l'antiquité que ce mythe a pris naissance. Les archéologues rappellent que Paris attrï< bua la pomme à Vénus la Blonde, de préférence à Junon la Brune. Et, aujourd'hui encore, ou s'appuie sur ce verdict pour établir la supré» matie des blondes. L'argument me semble peu convaincant. D'abord, quelle confiance doit-on avoir dans le nommé Pâris ? Qu'est-ce qui me prouve que ce berger levantin n'était pas doué, en matière féminine, d'un goût déplorable ? Qui me dé montre que le bon ami d'Hélène n'avait pas, ainsi que beaucoup d'hommes, la manie des blondes, n'avait pas «delà blonde dans le sang », comme on dit ? Alors, soyons équitables. Vantons la blonde. Mais célébrons la brune, et chantons la rousse. Toutes sont des femmes, toutes sont donc à aimer, à vénérer, à servir. Laissez-moi aujourd'hui vous dire beaucoup, beaucoup de bien des brunes....