Extrait du journal
Auprès de ses détracteurs les plus acharnés, tiges anciens. A vrai dire, elle n'en avait perdu que peu, sauf dans les milieux de la politique adversaire mais on pouvait croire que, dans ces milieux, du moins, son influence demeurerait pour longtemps amoindrie. Les premières, de jeunes Américaines, en offrant leurs mains, leurs opulences et leurs ambitions aux porteurs d'armoiries, attestèrent que, dans le cœur de la grande démocratie américaine, et après un siècle de gloires libertaires, ni le souvenir du sang aïeul versé pour l'indépendance, ni l'exercice constant du suffrage universel, ni le téj moignage de son effort heureux récompensé par une prodigieuse richesse -nationale, n'avaient entièrement détruit la confiance de jadis dans les mérites de la vieille aristocratie. Depuis vingt ans, cette foi, qu'on a pu croire au déclin, refleurit sans cesse dans les âmes de la bourgeoisie, sinon dans celles du populaire. Il faut dire que ce n'est pas l'effet du hasard, ni même du snobisme. La noblesse s'est ac:rùe singulièrement, et de mille façons, en valeur, en esprit, en qualités manifestes. Jamais, peut-être, elle ne donna tant d'exemples d'incontestables valeurs. Quoi de plus beau xue le socialisme du comte Albert de Mun ? Cette loyauté de conviction eût été, dans un esprit de moindre trempe, certainement entravée par les tactiques nécessaires du parti conservateur, par les intérêts de caste, par les sousis même de la défense nationale, si obsédants pour une intelligence de guerrier. C'est le vicomte François de Curel qui, en créant La Nouvelle Idole et La Fille sauvage, a doté la nation de puissantes tragédies elles assureront, avec La Course du Flambeau, composée par Paul Hervieu, et avec Les Corbeaux, d'Henry Becque, l'immortalité de notre littérature dramatique moderne. Les connaissances économiques du prince d'Arenberg, les talents d'organisateur et de savant que le prince Pierre d'Arenberg a montrés dans la pratique, dans l'utilisation nationale des sports, marquent une excellence encore à l'actif de nos meilleurs blasons. Dans l'ordre de l'action politique, dans l'ordre de la littérature intelligente, dans l'ordre de l'économie publique et de la vie nationale, tout de suite, l'on peut citer trois noms de l'aristocratie comme ceux de protagonistes éminents. Ainsi la noblesse d'aujourd'hui se distin"gue de celle que signifia le type si parfaitement observé de M. de Camors, le personnage, d'Octave Féuillet type de frivolité vaine et impitoyable. En dessinant le caractère de François de Ganges, aujourd'hui, M. Albert Flament a marqué, de la manière la plus heureuse et la plus discrète, une transition entre le noble d'hier et celui de demain. François de Ganges tient encore à M. de Camors par des liens nombreux. Il est aussi le séducteur. Il est l'admirateur de soi-même. Il affolera cette pauvre petite Némésia Marjevo. Mais que de différences dans sa conduite envers l'amante. Désireux d'agir avec loyauté, François de Ganges épouse la petite marchande douloureuse et blottie Aux Jardins d'Espagne, dans une sombre arrière-boutique. Il se refuse de conquérir une fille honnêtement éduquée. instruite, que la ruine seule obligea de surveiller un médiocre commerce. Et, cette belle action accomplie, si le mari revient à ses habitudes invétérées de séducteur, s'il pense abandonner sa femme déjà trop connue, que de rares et charmantes délicatesses il prodigua durant leurs amours, leurs fiançailles, leur temps nuptial, tout cet enchantement de se chérir à Venise dans ce joyau d'édifices illustres, d'eaux changeantes, de suggestions sans pareilles. L'art de M. Albert Flament nous a valu des pages vénitiennes comparables aux plus célèbres. Son François de Ganges les comprendra, car il est aussi un cerveau. Il n'ignore rien de la plastique ni des lettres. Il peut indiquer au peintre Robert, pauvre soupirant délaissé par la jeune fille, telles modifications du tableau qui transforment à merveille l'effet du coloris, des lignes, de l'ensemble....
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
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