Extrait du journal

Il a parlé d'une refonte complète de notre système militaire. Grosse besogne, qu'il qualifie lui-même de difficile, et dont nous ne savons encore qu'une chose c'est qu'elle a pour base le service d'un an. Or, avec le service d'un an, qui n'est, sachons-le bien, qu'une étape car les réformateurs veulent encore mieux, ou pire la constitution d'une armée, même de simple défense, est impossible. Il provoque chaque année, au départ de la classe, une brisure qui se prolonge jusqu'à ce que le nouveau contingent soit instruit, c'est-à-dire pendant six mois. Il n'est donc acceptable que s'il est créé parallèlement un noyau permanent d'engagés et de rengagés qui, étant donné notre situation générale, ne peut être inférieur à 100,000 hommes, et s'il est fait un appel très large,à la main-d'œuvre civile pour le fonctionnement des services divers. Affaire d'argent, et de beaucoup d'argent, que le peu d'élasticité de nos budgets ne nous permettra certainement pas de résoudre avant longtemps. Telle est la considération primordiale qui domine toute la question. Elle écartée, il n'y a plus, dans ce qu'on appelle la levée en masses, c'est-à-dire la mobilisation globale des forces économiques, industrielles et commerciales de la ation, que des mots, dont se gargarisant les gens qui n'y entendent rien....