Extrait du journal

Déjà la commission de l'armée avait adopté un rapport sur le projet de déclassement de l'enceinte de la ville de Lille. N'est-ce pas apporter à la solution de questions aussi graves une hâte dangereuse ? La paix n'est pas même faite, qu'an se dépêche de supprimer l'armure de nos forteresses, comme si la guerre qui vient de se terminer devait être la dernière. Non seulement la paix n'est 'pas faite, mais la guerre continue à l'Orient. Elle n'est pas près d'éteindre ses torches incendiaires. La paix à laquelle travaillent nos démocraties, avec une. incompétence et une incohérence qui justifient l'impitoyable sentence de Platon, ne sera pas faite pour assurer l'avenir de l'Europe, ni le repos de son soldat, la France. Elle laisse un foyer d'incendie sur la Sarre elle ne met qu'une barrière à claire-voie sur le Rhin et elle ne sait imposer, ni sur les frontières russes, ni à l'intérieur de l'Allemagne, les solutions décisives qui condamneraient notre ennemie iL l'impuissance. Sa dangereuse unité que nous ne voulons pas briser et la porte bolcheviste que nous lui laissons ouverte assureront la résurrection raphide de sa puissance. Elle s'en servira pour rompre la servitude des conditions d'une :paix sans garanties suffisantes. Elle donnera alors un libre essor à la haine éterneHe et à la rapacité inassouvie, qu'aucune incantation wilsonienne ne saurait apaiser. La guerre est si peu désarmée, que nous en verrons sévir le fléau pour nos petits-fils, sinon pour nos fils. Nos démocraties travaillent à en hâter le retour....