Extrait du journal
LA POLITIQUE Il faut convenir que le Sénat a rendu un grand service à la République en vo tant la loi sur l'enseignement gratuit et obligatoire. Ce n'est pas sans de grandes hésitations que la Chambre haute s'est décidée à con sister M. Buffet et M. Chesnelong ; il a fallu que la commission défendit pas à pas, article par article, son projet contre les nombreux assauts de la droite, coa lisée souvent avec le centre gauche. Vain cue dans les escarmouches, les combats partiels, elle a dû se résigner à de dures transactions pour gagner finalement la bataille. • • , -, Le succès de l'amendement de M. Jules Simon sur l'association du devoir envers Dieu à l'obligation envers ,1a patrie est assurément la plus importante des vic toires de la droite, et, pour notre part, nous sommes tenté de nous en réjouir. Nous connaissons les arguments que l'on peut opposer àla proposition de M. Jules Simon, et nous n'en contestons pas la valeur. L'Etat, qui représente tous les Fran çais, doit protéger indistinctement tous les cultes réguliers que les Français pra tiquent, et il ne lui est pas permis de professer une doctrine ou de manifester une préférence religieuse. L'amendement de M. Jules Simon re commandait, sans le préciser, une sorte d'enseignement religieux, imposant à l'Etat la seule religion qui ne soit pas re connue par la loi : le déisme. Si telle était la pensée de l'honorable chef des droites sénatoriales, nous ne pourrions que la condamner. Mais, en obligeant le législateur à inscrire le mot Dieu dans l'un des articles de la loi d'en seignement, M. Jules Simon a voulu en lever à cette loi le caractère que M. Paul Bert prétendait lui donner. Le projet adopté par la Chambre, en ex cluant Dieu de l'école, semblait déclarer la guerre àla religion et surtout au clergé. M. Jules Simon, qui estime avec raison que l'antagonisme de la société civile et de la société religieuse est un péril grave, entr'ouvre la porte à la réconciliation au point de vue pratique. Son amendement n'a pas grande va leur, mais les termes en sont conciliants; c'est la première parole de paix qui ait été prononcée au Parlement depuis l'ex pulsion des congréganistes, et à ce litre nous espérons que la Chambre des dépu tés l'accueillera sinon avec faveur, du moins avec résignation....
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
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