Extrait du journal

Rendons justice à M. Bardoux: il déploie un zèle peu commun pour la chose artistique. D'ordinaire, ses prédécesseurs au ministère de l'instruction publique considéraient les beaux-arts comme le moindre coin de leur département et ne s'en occupaient guère. La politique, les questions d'enseignement, les affaires des cultes, les accaparaient ils se désintéressaient le plus possible de l'Ecole des beauxarts, du Conservatoire, des expositions, des théâtres. Leur rôle se bornait à mettre leur signature au bas de quelques arrêtés préparés d'avance dans leur cabinet, à présider quelques cérémonies officielles et à y prononcer les discours de rigueur. M. Bardoux a rompu avec ces traditions. On lui a confié trois portefeuilles réunis en un seul il fait de son mieux pour suffire à la triple tâche. « A qui voulez-vous parler, demande jle maître Jacques de Molière au seigneur Harpagon: au cuisinier ou au cocher ? ') Maître Jacques dédouble ainsi ..sa personnalité pour être tout entier à chacune de ses fonctions. Un bon ministre de l'instruction publique est tenu de faire de même. Comme grand-maître de l'Université, il songe aux écoles et auxécoliers comme ministre des cultes, il veille aux intérêts des églises.; comme ministre des beaux-arts, il est tout à l'art et aux artistes....