Extrait du journal
Et, sur ces entrefaites, le romantisme commença à bouillonner dans les cervel les. Ou criait guerre à la convention. Bi dault, Wateiet, Aligny, étaient emportés dans la déroute de l'école de David, qui avait joué son rôle. Et voilà que les artis tes admirèrent ce" Paul Huet qu'ils avaient dédaigné et qu'ils le saluèrent du titre de précurseur. Mais déjà il n'était plus seul. Une noble élite avait fait comme lui. Dé sormais, un groupe l'entourait, où ne comptaient que des maîtres : Corot, Rousseau, Troyon, Jean-François Millet. Tous jetèrent sur notre art national un éclat sublime. L'ère de l'analyse vivante s'ouvrait, enfin, après l'ère de la syn thèse artificielle. La poésie s'émancipait des abstractions pour rentrer dans les réa lités. Le grand Pan reprenait possession de son domaine. Ainsi triompha le pay sage français. Dans cette pléiade glorieuse, Jules Dq pré, fut, certes, des premiers à prendre rang. Il devança même en succès la plu part de ses amis qui l'ont devancé dans la tombe. Nous honorions comme il sied sa verte vieillesse, car l'âge n'avait pas refroidi en son cœur l'ancien amour de l'art, ni éteint dans son esprit le beau feu des enthousiasmes. Maigre, pâle, le visage éclairé de deux yeux profonds et doux, d'un bleu transparent, il s'avançait vers les jeunes gens avec une bienveil lance d'aïeul et if leur parlait d'un ton de prophète, en paroles fortes, imagées, ardentes. Robuste comme un chêne, il se Tappelait les luttes passées. Pour sa part, il avait plus lutté pour les autres que pour lui-même, ayant, comme j'ai dit, connu les jouissances du succès de bonne heure. Seulement, il fallait l'entendre évoquer les temps héroïques, raconter les tristes ses des Huet et des Corot, les mécomptes des Rousseau et des Millet. Des étincelles lui sortaient littéralement des prunelles. Et puis, si le nom de Géricault était lancé par hasard, sa verve, brusquement, enlevait à l'éloquence. Géricault ! Pour ni, l'école nouvelle n'avait pas eu de lus grand maître, plus hardi et nlus af-...
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
En savoir plus Données de classification - erard
- arène
- rousseau
- crispi
- paul huet
- sébastien erard
- géricault
- corot
- ri
- de franqueville
- paris
- russie
- berlin
- france
- athènes
- allemagne
- bismarck
- vienne
- bruxelles
- uzès
- bayard
- armée russe
- union
- i m.
- académie des sciences
- la république
- drouot
- armée prussienne
- s. a.
- légion