Extrait du journal

II n'y a pas qu'à Paris cependant où les poètes sont exposés à périr de misère et la province n'est pas beaucoup mieux partagée. On me signale de Bretagne le cas vraiment pathétique d'un vieux barde septuagénaire, Yves Berthou, qui 'avait placé à fonds perdu, avant la guerre, quand le franc valait vingt sous, le petit bien qu'il possédait et dont le revenu dérisoire est désormais impuissant à lui assurer, le pain de chaque jour. Il y. a bien une proposition de loi de M. Jadé tendant à relever le taux,des rentes viagères de cette catégorie, mais elle dort dans les cartons le barde 'aura peut-être rejoint les régions bienheureuses du Gwenva, qui est le paradis iceltique, quand la loi sera votée, si ja¡mais elle doit l'être....