Extrait du journal

Il m'a] été permis de visiter un très grand nombre des écoles des Frères, d'Alexandrie à Constantinople. Dans (toutes ces régions de l'Egypte et des pays qui, avant 1918, constituaient l'Empire ottoman, je les ai vus orienter leur pé dagogie vers la pratique, vers l'enseigne ment professionnel, et former des jeu nes gens laborieux, attentifs, disciplinés, adaptés aux besoins du pays ; je les ai vus proposer la France en modèle à ces enfants de toutes les religions et de tou tes les races, qu'ils accueillent dans leurs 'écoles. Les musulmans, les juifs, les chrétiens de tous rites et de toutes con fessions amènent avec empressement, sans une inquiétude de conscience, leurs enfants à ces maîtres, qui enseignent les lois éternelles et universelles du courage devant les travaux de la vie et du res pect devant les choses sacrées. Savez vous ce qu'ont fait nos missionnaires et parmi eux, au premier rang, les Frères ? Je vous dis ce que j'ai vu sous leur toit au Caire, à Alexandrie, à Beyrouth, à Tripoli, a Kadi-Keui, et en causant avec leurs anciens élèves : par leur enseigne ment,- donné en français, ils ont créé dans ce monde oriental cette chose toute nouvelle, une classe moyenne, une classe nourrie de noire culture, vivant de nos traditions, et qui fournit le personnel de...