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Le Gaulois, 19 mars 1892

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Le Gaulois
19 mars 1892


Extrait du journal

Nous parcourons avec lui, à petits pas, les jardins plantés selon le goût ancien, corsetés de buis épais et où les fleurs poussent à l'aventure comme en un éden, se mêlent, s'enchevêtrent, radieuses, odorantes, divines, frôlées par d'innombrables papillons. Il y a tant de rosés .blanches, jaunes.purpurines; tant de jasmins, tant de lis, qu'on pourrait en joncher toutes les rues d'une ville, qu'il en émane dans l'air tiède, comme d'un pressoir on ne sait quelle énervante griserie. Voici l'enclos triste autant qu'Utt reliquaire où l'on scella la chevelure de quelque blonde martyre, le pan de terre où Maximilien avait fait planter d'étranges arbres du Mexique, trapus, comme artificiels, et dont il s'iniormait en ses lettres désenchantées, nostalgiques, presque aussi navrantes que celles d'un conscrit envoyé en une colonie lointaine et qui fait vainement le brave pour se donner le change à soi-même, qui a le mal du pays à en pleurer....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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