Extrait du journal

Il est certain que quand la première organisation des tribunaux a été faite, la* population était autrement répartie sur le territoire, que les voies de communication rapide n'existaient pas; qu'un remaniement général est d'une nécessité évidente et urgente qu'à Paris, pour ne citer que cet exemple, les juges manquent aux affaires, tandis que ~dans un grand nombre de villes ce sont les affaires qui manquent aux juges; que la lenteur des décisions judiciaires est un Beau que ce néau peut être conjuré sans demander au budget aucun sacri&ce, peut-être même en réalisant des économies que l'opposition de soixante députés de tous pays et de toutes couleurs réunis avant-hier, dans un bureau de la Chambre, pour combattre par une coalition de clochers une mesure salutaire et qui s'impose, ne pourra prévaloir contre l'intérêt général, la raison et l'évidence; que cette réformé a été réclamée sous l'empire, par M. Jules Simon, au nom des députés de la gauche; que le gouvernement impérial ne l'avait pas refusée, mais simplement ajournée qu'elle a été acceptée à l'unanimité par la commission sénatoriale dont M. Bérenger a été le rapporteur, et qu'on ne comprendrait pas que, pour conserver en place les tribunaux qui ne jugent pas, on condamnât les plaideurs des autres tribunaux à attendre pendant des années la solution, de leurs affaires. Quand cet abus, qui trouve encore des défenseurs, aura été détruit, on se demandera avec étonnement comment il a subsisté si longtemps....