Extrait du journal

C'est le titre d'un poème pour'orchestre de M. Richard Strauss. Poème familial, où sont figurés avec autant de prolixité que de grandiloquence, le père, la mère et l'enfant. Sous le même vocable réunissons plus simplement un plus modeste et plus nombreux personnel. Serviteurs de l'un et l'autre sexe, tous chantants, valets et soubrettes ou, 'comme on dit aujourd'hui, « gens de maison », une symphonie domestique frussi peut se former de leur concert. On sait que l'opéra-comique français naquit un jour d'une servante italienne, la « serva padrona ». Le petit chef-d'œuvre de Pergolèse est la première rencontre musicale de deux types classiques, le vieillard amoureux et la jeune coquette, pu coquine. Avant de l'élever sur les divines hauteurs du Stabat, Pergolèse a singulièrement abaissé l'idéal féminin. Impossible de conter avec plus d'ironie la ridicule et pitoyable histoire des amours ancillaires. Servante et maîtresse, Zerbine est l'une et l'autre avec un esprit d'amertume et d'âpreté. Son rôle n'est que mélodie, mais une mélodie aux angles aigus, aux arêtes vives, qui blessent et qui coupent. Partout, sous les dehors légers affleure une rudesse et ;comme une hostilité féminine que notre opéra-comique tout de suite adoucira. Dans Le Tableau partant, de Grétry, Colombine, une soubrette après une servante et qui, celle-là, ne prétend pas être maîtresse, ne mettra que de la malice dans son air au bonhomme Cassandre je Vous étiez ce que vous n'êtes plus,. vous n'étiez pas ce que vous êtes. » Cela n'empêcha pourtant pas certaine prude d'assurer un soir, au souper du duc de Choiseul, qu'on ne pouvait entendre deux fois Le Tableau parlant, parce que les accompagnements y étaient d'une indécence outrée. Allusion peut-être à ;cet air même, où l'orchestre imite le...