Extrait du journal

certaines rues semblent les allées d'une nécropole. La vie fait des percées dans cette immobilité. Des boulevards, de larges rues parodient .les grandes voies de la rive droite. Mais jetez-vous dans les rues transversales, et soudain il vous semble que vous avez quitté Paris. Au bruit succède le silence. De grandes maisons aux portes fermées vous laissent passer sans vous jeter seulement un regard. Ou bien c'est un long mur au-dessus duquel s'agitent de grands arbres à travers lesquels vous apercevez une croix, dominant une chapelle. Les hôtels semblent des cloîtres, les couvents paraissent des prisons. Ce Pans-là a peur de l'autre, et parfois regarde en frissonnant ~autre rive, exubérante de sève et de mouvement. Ce Paris-là maudit et anathématise le Paris de l'avenir, étant lui-même le Paris dupasse, sorte de conservatoire obscur d'idées évanouies ou de routines oubliées. Ces quartiers s'étendent du Panthéon, où s'ensevelissent les gloires, aux Invalides où s'enterrent les vivants. Puis un désert, le Champ-de-Mars. Puis c'est fini, la perspective se métamorphose subitement. On entre en pleine banlieue. C'est Grenelle....