Extrait du journal

« .Il existe 'aussi, écrivait aux enviirons de 1890 M. Paul Bourget, comme pour les armées véritables, la. petite guerre entre les deux sexes. Cette petite guerre s'appelle le flirt. Qui reconnaîtrait dans ce monosyllabe britannique, sec et cinglant comme un coup de fouet, le délicieux verbe du français d'autrefois, flcureter ou conter fleurette? » C'est en (France, affirmaient nos hôtes étrangers, qui nous reprochaient notre goût casanier, que l'on venait prendre des leçons en pareille matière. La jeunesse a sans doute beaucoup voyagé et elle a été initiée à ce divertissement de société. Ca qui ne signifie pas que. par un heureux échange de bons procédés, nos visiteurs aient appris l'art du marivaudage. Par tradition, il y avait une préférence. pour la bataille qui met aux pnses deux adversaires dignes de se mesurer le séducteur et la coquette. Le séducteur se plaît à la difficulté. Il provoque le combat qui l'expose à la défaite toutefois, il croit à la victoire. il connaît sa puissance et il s'en amuse. La, coquette, nous avertit Sully Prudhomme, « ruine d'un mot la situation la mieux établie elle autorise l'audace et, tout à coun, s'en étonne. avec une audace plus grande encore. On .pourrait dire que le sentimient qu'elle laisse entrevoir n'est que l'amour possible. » Le séducteur ne manque pas de caractère, non plus que d'allure, la coquette. Ce duel n'est point pour les débonnaires, les émotifs, ni les tendres prudemment ils demandent a la rhétorique sentimentale les secours que leur refusent les armes meurtrières....