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Le Gaulois, 22 avril 1928

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Le Gaulois
22 avril 1928


Extrait du journal

pans coupés 'de l'octogone, s'élève "un palais, exactement identique à celui qui lui fait face. Un palais à deux étages, orné de six colonnes en son milieu, la corniche surmontée d'une colonnade où des pots à feu alternent avec des star tues et des vases, sous un toit de tuiles roussâtres, chevauché de hautes chemi nées carrées : un beau motif sculpté dominant l'ensemble. Chacun de ces pa lais est flanqué de -petits bâtiments en équerre, à un seul étage, mais de même style, et construits dans la même pierre, d'un joli gris tirant légèrement sur le bleu. Quatre rues débouchent en croix sur la place au pavé de grès rose, serti de sobres motifs linéaires de grès noir. Au milieu, s'érige une excellente statue équestre du roi Frédéric Y. Et dans le prolongement d'une des rues qui desser vent la place, remplissant toute la pers pective, un superbe paquebot neuf, tout blanc sous sa cheminée rouge et cam brée, accoté au quai proche, carrait sa moderne structure. Ce charmant spectacle nous a procuré un plaisir très vif : celui dont s'accom pagne toujours, aux yeux de qui est physiquement sensible à la beauté des choses combinées par l'homme, le sen timent indéfinissable d'une parfaite réussite. Je n'en puis donner une idée qu'en ajoutant ce renseignement de comparaison : cette place est la sœur de l'admirable place Stanislas à Nancy, avec cette différence qu'il n'y a pas de grilles dorées sur l'Amalienborg. Mais la sévérité de l'ordonnance y est peut être supérieure. Or, comme nous demeurions, mon compagnon de voyage et moi, attachés par l'admiration à cet endroit si me suré, si noble, si gracieusement élégant, d'une composition si heureuse, il se fit, dans ce lieu paisible, un mouvement inattendu. Des passants s'étaient arrêtés. Les factionnaires de la garde, si graves au pied des palais ' sous leur énorme bonnet à poil et sous leurs capotes noires tombant bas sur le pantalon bleu de ciel, rehaussées de buffletteries blan che.s, avaient précipitamment regagné leurs étroites guérites rouges, et déjà présentaient les armes. Un promeneur tort bien vêtu s'avançait le long du trot toir. Trois petites filles qui jouaient aux billes suspendirent leur jeu, et à son approche firent une brusque et gentille révérence, à laquelle l'inconnu répondit, comme on doit aux dames, par un large coup de chapeau. C'était le Roi, qui ren trait chez lui. Emile Henriot...

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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