Extrait du journal

La mode féminine est, plus que toute autre, essentiellement immédiate. On peut ne vouloir autour de soi que des meubles du temps ou reproduits d'après eux,' mais la femme la plus entichée du dix-huitième et du dix-septième siècles, la plus passionnée pour le gothique, dont nous ne possédons que peu d'épaves, mais si. émouvantes, ne consentira jamais à s'habiller dans le style de ses prédilections. Tandis que ses murs prennent de plus en plus le caractère de la période élue par elle, elle semble plus acharnée à craindre. de paraître démodée en ne suivant pas tous les caprices de ses couturiers. Tantôt large des épaules, tantôt des hanches, tantôt montrant ses chevilles, tantôt la démarche alourdie par de trop longues jupes, la tête dissimulée par les bords d'un immense chapeau ou serrée dans un étroit bonnet, elle aura changé d'aspect plus de dix fois dans le cours d'une année....