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Le Gaulois, 22 février 1919

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Le Gaulois
22 février 1919


Extrait du journal

Les dernières déclarations de M. Lou-, eheur au Sénat ne sont guère rassurantes. Par ailleurs, en vain M. Boret s'escrime contre des fraudeurs plus nombreuix~et favorisés du sort que ceux qui travaillent dans Rodin. Et notre existence de victorieux n'est pas aisée. Il y aurait certes mauvaise grâce, et même quelque ingratitude à s'en plaindre. On peut être un Français insuffisant de mille manières différentes, et jusque dans les plus petites choses. Il n'en est pas moins vrai qu'il n'était pas tout à fait paradoxal, ce vieil ami qui m'avouait hier qu'il avait eu beaucoup plus l'illusion de la paix pendant la guerre. C'est maintenant, en effet, qu'au visage soucieux des uns comme à la mine prospère des autres on peut mesurer ici tous les bouleversements qu'accumule et laisse derrière elle cette guerre si effroyablement incomparable. 'Vivre d'abord, et puis après seulement philosopher,, recommandait le classique adage. Mais vivre est plus difficile à cette Meure que philosopher, et presque aussi difficile même que vaincre....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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