Extrait du journal

S'il nous en coûte de rompre brusque ment avec cette poésie, quelquefois plus profonde et plus féconde que l'histoire elle-même ; si nous n'y consentons point, voici M. Cantagrel qui va nous accuser de superstition. Et il n'est pas le seul ! J'en compterais une centaine que le nom seul de sainte Geneviève a mis en fureur. Ils ont juré de lui ôter non seulement son église, mais sa bibliothèque, fille de l'an cienne abbaye Sainte-Geneviève, et qui doit en garder le nom, ou n'en porter aucun. Ils sont allés jusqu'à dire que les peintures du Panthéon, inspirées par la légende de sainte Geneviève, n'étaient Sue des croûtes ; des croûtes du baron ros, de Delaunay, de Baudry, de Meis sonier! Cantagrel méprise ces grossières images dont se repaît la populaire crédu lité. Enfin, la chose est votée; sainte.Gene viève, patronne de Paris, n'a plus d'église à Paris. L'évêque d'Angers s'est risqué à dire que ce vote ne ferait pas plaisir aux Parisiens. J'ai comme une peur qu'il ne se trompe. Paris est bien changé depuis que Voltaire, ce roi des Parisiens, écrivait à la marquise de Créqui : * J'éprouve une émotion d'enfant sitôt qu'il est question de sainte Geneviève! » et jurait d'arra cher les yeux à quiconque médirait « de sa bergère et de sa bonne vierge ». Paris est devenu prudhomme, et il poursuit dans la légende de sainte Geneviève « un vain reste dis superstitions d'un autre âge. » On ne se plaindra qu'à Nanterre!...