Extrait du journal

a la amane L'été, il faut aller à la campagne. Je suis donc allé à Juilly, où j'étais invite à discourir dans une distribution de prix. Ce que j'y ai vu a des chances 1 d'être ignoré de beaucoup de Parisiens, ce village de Seine-et-Marne étant à trois bons quarts d'heure de notre ville; Combien de fois ne nous a-t-on pas vanté, et à juste titre, ces collèges d'Angleterre et d'Amérique, enfouis dans la verdure en pleine campagne On les oppose aux collèges de chez nous bâtis dans des villes, avec leurs classes sans jour et sans air, moins tristes encore que les dérisoires cours de récréation où une morne jeunesse tourne parfois autour de quelques arbres malingres en train de mourir d'ennui, eux aussi Là-bas il y a de grands espaces, de la verdure et des bois, des eaux vives et du ciel. M. Paul Bourget, dans ses Sensations cù' Oxford, a écrit des pages très pénétrante, sur la bienfaisance de ce système que l'hygiène n'est pas seule à recommande. Dans ces collèges où, depuis des siècles, des générations d'éco-. iiërs, parmi lesquels il en est de cèleoves, se sont succédé sous les mêmes ombrages, la jeunesse a pour premières Sducatrices la campagne et l'histoire la campagne qui par sa fraîcheur et son calme fait l'âme saine aussi bien que le corps, l'histoire rendant sensible à chaque minute le lien qui nous rattache à notre passé....