Extrait du journal

Mais si la commission se prononce pour 1'af-' firmative, cela ne fera plaisir qu'à notre Japonais qui, par définition, parle l'esperanto, et aux représentants qui peut-être le parlent aussi. Les autres continueront à être fort embarrassés. L'espéranto .se pique d'être une langue universelle. 11 l'est assurément d'intention; il ne l'est pas devenu de fait, bien qu'il ait, dans le\ monde entier, de nombreux adeptes. Une langue universelle, si simple ou si simplifiée qu'elle soit, est toujours une langue que l'on ne peut connaître qu'après l'avoir apprise. Il faut l'apprendre comme on apprend toute autre langue. Il faudra donc que la Société des nations organise pour ses sociétaires des cours du soir d'esperanto. Je suis, certain que tous suivront ces cours; car ce sont des hommes laborieux, et qu'ils feront des progrès très rapides, car ce sont des hommes intelligents. Il se pourrait fort bien qu'ils parlassent l'espéranto avant que la Société des nations ait clos sa présente session. Mais qui ne voit que les difficultés prétendument résolues resteront aussi insolubles qu'auparavant ? Si un Français prononce un discours en espéranto, il le prononcera avec l'accent français. Un Anglais lui donnera l'accent anglais. Et de même pour les Italiens, les Espagnols et en général pour tous les gens qui ont un accent particulier, c'est-à-dire pour tous les peuples. Croyez-vous que, dans-ces conditions, les discours en esperanto seront facilement intelligibles ?...