Extrait du journal
Voilà que les chars lourds de fleurs en couronnes, drapés de noir, aux lettres blanches, défilent avec lenteur, le long des avenues, et les chevaux sinistres, rangés en ligne, s'arrêtent sur le parvis, saluant de leurs têtes empanachées l'antique cathédrale qui s'est vêtue de deuil. La nef de pierre, bâtie par les lointains aïeux, est, jusqu'au fond; illuminée de cierges et de torchères, dont ïa clarté funèbre fait luire, dans la pénombre, les uniformes brodés d'or et les resplendissantes toges de soie qui survivent au moyen âge. Pour un enfant du peuple, le pays a rassemblé dans la métropole de France tout ce qui subsiste encore des anciens apparats, comme il faisait déjà voici bientôt un siècle, et pour un autre enfant du peuple. Voici bientôt cent ans, l'église des Rois se décorait de tentures pour le sacre d'un maître suscité dans la foule, et le Pape y couronnait un Empereur par les marches de cet autel, dans les pompes de gloire, le petit soldat de Brienne montait sur le trône de France, par les marches du même autel, le petit tanneur d'Amboise, parmi les pompes de deuil, descend dans la tombe, et leâ mêmes orgues qui jadis chantaient la toute-puissance de l'un chantent, à cette heure pitoyable, le trépas et la néant de l'autre. Elles gloriaaient elles pleurent. Elles disaient te triomphe d'un génie et la force d'un pays; elles disent ~« Misère.misère.a Les mêmes cariatides servent pour les deux hommes, mais, symboliquement, on a coupé leurs ailes. Lescloches, qui battaient comme un cœur au centre de la ville, et les canons dont l'écho faisait sursauter tes poitrines, et les cris de joie qui jaillissaient des bouches, et les elana d'amour qui jaillissaient des âmes, toutes ces choses se sont tues. Sous les mêmes voûtes, le Te DeMM~ du petit capitaine est devenu le Dies xra~ du petit ouvrier....
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
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