Extrait du journal

Il ne nous appartient point 'de formuler une opinion sur les termes employés par le secrétaire d'Etat allemand aux affaires étrangères dans sa réponse au président Wilson il nous sera ;du moins permis d'en extraire quelques iffdieations de nature à présenter une répercussion directe sur la marche ultérieure des opérations militaires. Quand elle déclare que le règlement des conditions d'armistice devrait êt-re confié à des conseillers militaires et que les arrangements destinés à en assurer et à en garantir l'exécution. devaient avoir pour base le rapport proportionnel des forces actuellement en présence sur le front, l'Allemagne avoue implicitement son infériorité actuelle par contre, elle ne se reconnaît pas vaincue. Le secrétaire d'Etat Soif prend ^'ailleurs bien soin de raisonner sur les conditions actuelles des armées belligérantes, alors que les puissances de l'Entente ont assurément le droit, au cours d'un semblable échange de vues, de faire état des possibilités virtuelles de leurs armées, c'est-à-dire des iaiitrnbràblès contingents américains soiti^à arrivées en France et non encore engagés dans Ja bataille, soit encore stationnés dans les camps d'instruction des Etats-Unis. Ce qui revient manifestement dire, ainsi que nous l'indiquions hier, que l'armée allemande sera quelque jour à la .merci des armées de l'Entente, mais que nos soldats ont encore devant eux, sur tout le front qui s'étend .entre la mer et les Vosges, un ennemi redoutable avec lequel il faut compter c'est ce que les interminables pourparlers auxquels nous assistons actuellement, et qui n'ont d'ailleurs aucunement pour effet de ralentir l'action militaire de nos troupes, ne doivent point nous faire oublier. LI faut considérer, en outre, que l'éva cuation par l'ennemi des territoires occupés, si elle ¡constitue pour nous un avantage moral d'une inappréciable portée, ne tend rien moins qu'à permettre aux armées allemandes de se réformer sur un front raccourci d'environ 110.kilomètres, à supposer, comme il est vraisemblable, que les lignes de la Meuse soient choisies pa;r le grand état-major impérial comme terme d'une première étape, vers l'e,st....